jeudi 14 juin 2012

La hausse, la crise et toute la sainte chibagne!

Si vous êtes comme moi et que vous lisez abondamment sur ce qui se passe et ce qui se dit dans le dossier de la crise étudiante, vous en êtes probablement au même point que moi ; une écoeurantite aiguë. La droite, la gauche, les fascistes, le gouvernement corrompu, les terroristes et tout le reste, je n'en peux plus. 

Pourtant, habituellement, j'aime la politique et je comprends plutôt bien son rôle et ses enjeux. Je ne prétends pas être autre chose que ce que je suis, c'est-à-dire une étudiante avec quelques cours de politiques dans le corps, mais en temps normal, j'aime bien en parler et en entendre parler. Aussi, mon opinion n'est en rien comparable avec celui des politologues, ou des analystes. 

Par contre, j'aimerais bien qu'ils se mouillent ces grands savants de la politique pour proposer des solutions. Oui, des solutions, pour RÉGLER ce bourbier, parce que c'en est un, n'ayons pas peur des mots!  Depuis février, on s'enfonce un peu plus dans ces sables mouvants sociaux. Les deux partis en cause sont aussi coupables l'un que l'autre, quant à la gestion de cette crise. Oui, je les met sur un pied d'égalité, puisqu'il me semble qu'ils ont chacun abusé de leurs pouvoirs respectifs (Loi 78, innombrables manifestations et casse) et se sont également bouchés les yeux et les oreilles pour ne voir et n'entendre que ce qu'ils voulaient. 

Le gouvernement ne veut pas entendre parler d'un gel quant à la hausse des frais de scolarité, aussi il a tenté d'éviter le sujet lors des négociations ou de faire des offres minimales, juste pour faire bonne figure et pour clore le dossier rapidement. Les leaders étudiants ne veulent pas qu'on les accuse d'inciter leurs membres à la violence et insistent sur le fait qu'ils ne contrôlent pas tous leurs membres et qu'ils (certains d'entre eux) prônaient plutôt la désobéissance civile. Notons, qu'ils n'incitent pas non plus leurs membres à sortir les casseurs connus de leurs manifs... Bref, on joue sur les mots, on tente de rester blanc comme neige pour ne pas perdre la face devant l'autre. 

Ça se comprend aussi, au point où la crise est rendue. Si le gouvernement plie, tous les autres groupes qui ne sont pas satisfaits des actions du gouvernement tenteront à leur tour de le faire plier pour obtenir ce qu'ils veulent. Je pense notamment aux syndicats, qui semblent afficher une grande hargne envers le gouvernement Charest et appuient massivement les étudiants dans ce conflit. (Disons que Michel Arsenault de la FTQ Construction ne doit pas porter ce gouvernement dans son coeur...) Si les étudiants perdent, des milliers d'étudiants auront perdu leur session en vain, dur à prendre...

Ajoutons à cela une guerre sans fin entre les verts, les rouges, les blancs, les noirs, les bruns, les jaunes et j'en passe...D'ailleurs, puisque cette guerre se déroule en grande partie sur les médias sociaux, tout le monde peut voir les échanges parfois (souvent) hargneux que s'envoient les militants des divers clans. La tête d'Anarchopanda versus la tête de Courchesne! C'est surtout ce dernier point qui m'enrage. On va parler de démocratie et de liberté d'expression, mais aussitôt qu'il y en a un sale pour ne pas partager mon point de vue et dire du mal des jeunes, ah ben là par exemple, on sort l'artillerie lourde et on le traite de fasciste ou de baby-boomer. (Parce que why not? ) Et idem de l'autre côté, ce sont des sales communistes qui ne connaissent rien à la vie et qui ne paient pas de taxes et bla, bla, bla...

Quand ça devient aussi malsain, c'est que la gestion de cette crise est un échec la-men-table! (Si jamais il y en a eu...) Quand les citoyens sortent leurs Lagostina chaque soir pour protester contre tout et n'importe quoi, c'est qu'ils en ont marre! Quand le mouvement des casseroles se propage jusqu'à Saint-Élie-de-Caxton et Trois-Pistoles, c'est que les citoyens réclament quelque chose et dans ce cas-ci, j'irais jusqu'à avancer qu'il s'agit d'une sortie de crise.

Aussi, pour clore ce billet déjà long (pardon), voici ce que je proposerais:

Petit un: Un moratoire sur les frais de scolarité. Non, ça n'équivaut pas au gouvernement qui plie l'échine. On dit juste "Stop!". On arrête, on prend un break de tout ça pendant la saison estivale pour permettre à Montréal d'avoir une saison touristique qui a de l'allure et on travaille sur une proposition avec les associations étudiantes de façon plus discrète. 
Petit deux: Négos! Des vraies cette fois-ci, de grâce! J'ajouterais même que les négos ne peuvent être rompues si une proposition quant aux droits de scolarité n'a pas un minimum de consensus autour de la table. Je dis un minimum puisque ce qui décidera de si cette proposition est acceptée ou non arrive en petit trois.
Petit trois: Référendum! Eh oui! Puisque pas mal tout le Québec a fini par être entraîné dans le bourbier, tout le monde devrait avoir le droit de se prononcer là-dessus, une fois pour toute. Après, ça passe ou ça casse, mais la démocratie aura parlé, finalement et pour vrai. 

Ce n'est pas optimal et il y aurait d'innombrables paramètres à retravailler pour que cette solution soit viable, mais je crois que pour pouvoir enfin réfléchir à tout ça la tête froide, il faut que ça cesse. On doit pouvoir prendre le temps de se désensibiliser pour pouvoir prendre une décision plus éclairée, sans que les guerres d’ego viennent influencer le tout. 


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